Un patient de 52 ans, Mr Th. S., présente depuis plusieurs années un « aspect » dépressif avec ralentissement psychomoteur, aboulie, manque d’entrain, perte de motivation, une tristesse chronique… Jugé depuis quelques mois « pas rigolo » par sa famille et ses collègues, il se plaint d’une baisse de ses performances, parait déçu de lui.
Il présente en outre une fatigabilité permanente, sans récupération même pendant vacances.
On lui a prescrit plusieurs traitements antidépresseurs avec peu (voire pas) d’effet (Prozac, Effexor, Norset -pire-, Seroplex).
Description agenda du sommeil : son sommeil est fragmenté, il présente un retard de phase (il se couche -trop- tard), présente une somnolence diurne excessive avec un score sur l’échelle d’Epworth à 17/24 (normal< 8)
Son hygiène du sommeil est particulièrement Mauvaise.
Il présente des symptômes matinaux tels que maux de tête, manque de fraicheur (« tête dans le coton »).
Il lui est prescrit de la mélatonine pour redresser son retard de phase associé à un traitement comportemental et cognitif afin de modifier ses mauvaises habitudes de coucher.
On note une continuité des respects des règles d’hygiènes du sommeil, mais le patient est encore fatigué.
Son hygiène du sommeil s’améliore nettement mais patient se sent toujours fatigué
Une prescription est alors décidée par le médecin d’un examen de Polygraphie Ventilatoire, dont le résultat montrera un syndrome d’apnées/hypopnées sévère avec 40/heure de sommeil (normale < 15/h).
L’annonce est faite au patient qu’il présente un syndrome d’apnées/hypopnées sévère. Puis, il lui est conseillé et expliqué l’intérêt d’un traitement par Pression Positive Continue (PPC). La PPC est le dispositif de référence pour le traitement des apnées obstructives du sommeil. Son but est de libérer les voies aériennes supérieures pour mieux laisser passer l’air.
Il accepte ce traitement par PPC, tout en continuant les règles d’hygiène du sommeil.
En parallèle, selon notre protocole, le patient est adressé vers un ORL et un cardiologue. La consultation de l’ORL confirme la présence d’une macroglossie pouvant expliquer ses apnées. Celle chez le cardiologue montre un examen normal.
Un mois après le traitement par PPC, le patient est bon observant (il porte bien son appareil toutes les nuits), son sommeil est redevenu agréable, Mr S. se sent enfin beaucoup moins fatigué.
Le patient est à nouveau dynamique et son score à l’échelle de somnolence diurne est descendu à 8/24.
Son médecin a depuis diminué les antidépresseurs.
6 mois après le traitement par PPC, le patient se sent toujours bien, ne se plaint d’aucune fatigue ni de somnolence diurne. Il reste bon observant.
1 an après le traitement par PPC, le patient ne prend plus d’antidépresseur et il reste bon observant de sa PPC ; il n’oublie jamais de l’amener avec lui lorsqu’il part en vacances par exemple.